Septembre 2020 – actualité des marchés financiers

La résurgence du nombre de contaminés dans certains pays inquiète de nouveaux les autorités et les économistes. En France, si le nombre de nouveaux cas explose, le nombre de décès est encore très en deçà de ce que nous avons connu en mars et avril dernier. La situation se dégrade cependant rapidement et devrait susciter un durcissement des mesures de confinement. En Europe, l’Espagne et la Grande-Bretagne sont également victimes d’une résurgence du nombre de contaminés, alors que l’Allemagne et l’Italie contrôlent jusqu’ici beaucoup mieux la situation. Dans le monde, les pays les plus touchés, en proportion de leur population, sont le Pérou et l’Equateur suivis de l’Espagne, la Grande-Bretagne, la Belgique, l’Italie et les Etats-Unis. L’épicentre de la pandémie est aujourd’hui l’Amérique du Sud et l’Inde. La Covid-19 demeure sous contrôle au Japon et en Corée du sud. Partout les mesures de restrictions de déplacement et de limitation des réunions évoluent en fonction de la situation sanitaire, tout en pesant sur la confiance des ménages et des entrepreneurs.

Neuf vaccins potentiels sont actuellement en cours de phase 3. La qualité et l’efficacité de la prise en charge médicale ont par ailleurs d’ores et déjà nettement progressé. Selon les dernières prévisions de l’OCDE, le PIB mondial devrait baisser de 4.5% en 2020 et rebondir sensiblement en 2021 (+ 5% ?). Le niveau d’activité de fin 2019 ne sera vraisemblablement pas retrouvé avant 2022, pour la plupart des pays. Au sein de l’Europe, la Scandinavie, l’Allemagne et l’Autriche s’en tirent beaucoup mieux que la France, le Grande-Bretagne et l’Europe du sud, en partie, il est vrai, de par la plus faible contribution du secteur du tourisme à leur PIB. La Chine qui est en croissance depuis le second trimestre de l’année se distingue par un fort rebond de ses exportations.

Les mesures de soutien des gouvernements sont sans précédent comme l’illustre les prévisions des déficits budgétaires pour l’année en cours (France et Italie -12%, Allemagne -9%, Japon -12.9%, USA – 16.8%, Inde -8.9%, Brésil -15.1%). On perçoit bien de ce fait l’importance du niveau des taux. La BCE poursuit son programme d’achat de la dette permettant également aux pays du sud de l’Europe de continuer à avoir des taux à 10 ans proches de ceux de l’Allemagne. Mme Lagarde a conditionné l’arrêt de ce programme à une remontée de l’inflation, sous-entendant qu’il pourrait durer encore longtemps, bien au-delà de la crise sanitaire. De son côté, la Fed a indiqué qu’elle accepterait que l’inflation dépasse les 2%, se référant maintenant à une « inflation moyenne » et qu’elle maintiendra ainsi ses taux courts inchangés pour une longue période. Le niveau d’inflation est actuellement particulièrement bas en Europe du fait des capacités de production inutilisées ainsi que de la vigueur de l’euro.

Aux Etats-Unis, Joe Biden est toujours pronostiqué vainqueur des prochaines élections présidentielles américaines, même si ses réformes fiscales (augmentation des impôts pour les sociétés de 21% à 28% et pour les ménages les plus aisées) ne sont pas intégrées par les marchés, peut-être parce qu’il lui faudrait par ailleurs une majorité au Congrès pour pouvoir les mettre en œuvre. Au Japon, le nouveau premier ministre, va poursuivre les réformes de son prédécesseur afin de tenter de répondre à une situation toujours délicate. L’inflation demeure atone, la croissance faible, la dette publique très élevée tandis que la population est en déclin et que le pays est confronté à une montée en puissance de son voisin chinois, le poussant à se rapprocher de l’Australie, de l’Inde et bien sûr des Etats-Unis.

Pour ce qui concerne le pétrole, après la baisse des quelques 10% provoquée par le confinement, une étude de British Petroleum prévoit que si une politique agressive est mise en place pour lutter contre le changement climatique, il se pourrait que le monde ne retrouve jamais le niveau de consommation précédemment atteint (100 millions de baril/jour en 2019).

Les marchés actions ont poursuivi une phase de consolidation horizontale, la faiblesse du dollar venant en partie compenser la surperformance du marché américain, essentiellement porté par les grandes valeurs du Nasdaq. Les marchés de la zone « Asie émergente » ont été les plus favorablement orientés, depuis le 1er juillet. Globalement, le niveau des indices est proche de celui d’il y a un an, en dépit de la très forte récession que nous avons vécu… Du côté des taux, les obligations indexées sur l’inflation ainsi que le compartiment « Obligations à haut rendement » résistent. La Livre Sterling continue de flirter avec ses plus bas face à l’euro, confrontée à l’absence d’avancées sur le Brexit tandis que le Dollar américain s’est stabilisé, après la baisse de cet été.

Nous demeurons avec un biais légèrement prudent sur les actifs risqués en attendant toujours, avec patience et discipline, une opportunité d’achat sur des niveaux plus attractifs.

Sources principales : Banque de France, Federal Reserve, FMI, OCDE, BIS, BEA, BCE, BOJ, BOC, Bloomberg, Reuter, Facset, Financial Times, CGP Conseils, Agence Internationale de l’Energie, OMC, INSEE, Euler Hermès, Coface, MIT, ISTAT.

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