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Marchés financiers

Actualité des marchés financiers – janvier 2021

C’est dans le contexte très particulier que nous connaissons que le FMI a publié ses prévisions de croissance mondiale de 5.5% pour 2021 et de 4.2% pour 2022. Ces prévisions étant très affectées par la situation sanitaire dans le monde, elles demeurent anormalement incertaines. La contraction du PIB en 2019 est estimée à 3.5%. Les Etats-Unis ont pour leur part annoncé un PIB du quatrième trimestre 2020 qui n’est plus en recul que de 2.5% par rapport à celui du dernier trimestre de 2019. En Europe, le déploiement des vaccins est pour l’instant chaotique, remettant en cause l’intérêt pour chaque gouvernement de passer par Bruxelles plutôt que d’agir individuellement. La Grande-Bretagne a pris les devants en ayant aujourd’hui réussi à vacciner 11.4% de sa population contre 2.3% pour l’Union européenne. L’objectif annoncé de 70% pour cet été semble compromis. Le niveau atteint par les Etats-Unis est de l’ordre de 8% tandis qu’Israël se distingue avec plus de 42% de sa population vaccinée. De nombreuses questions subsistent sur l’efficacité des vaccins face aux variants…

A noter sur le plan médical qu’une étude publiée dans le « BMC Infectious Desease » semble finalement confirmer l’efficacité de l’hydroxychloroquine… Enfin, une rapide considération du nombre de morts par millions d’habitants dans les différents pays et au-delà des différentes modalités de comptage, met bien en évidence l’importance des spécificités géographiques : comment expliquer sinon que par les différences de climat, de moyenne d’âge et de densité de la population, l’écart qui existe entre le nombre de morts en France métropolitaine par millions d’habitant qui s’élève à 1161 et celui de la Guadeloupe qui est de 385 ? Bien sûr, la qualité du traitement médical et celle de la prise en charge demeurent primordiales.

Les indicateurs d’activité à haute fréquence se basant notamment sur l’utilisation des transports pour estimer le niveau d’activité économique montrent clairement que la Chine se distingue du reste du monde. Globalement, on remarquera que l’économie s’adapte aux mesures de restrictions sanitaires et arrive à en atténuer les effets. Néanmoins la croissance du premier trimestre de l’année en cours devrait être décevante et peut-être à nouveau négative pour certains pays comme le Japon. Dans un second temps et lorsque les restrictions seront levées, la croissance pourrait surprendre si l’on en juge par les taux d’épargne élevés des ménages. D’ici là, les banques centrales restent au chevet de la conjoncture et ne prévoient pas de modifier leurs politiques monétaires très accommodantes. Aux Etats-Unis, le plan de relance de Joe Biden de 1900 milliards de dollars, financé intégralement par des emprunts, s’inscrit dans cette perspective et insiste sur la nécessité de soutenir l’économie en attendant un retour à la normale. Ce plan prévoit une nouvelle aide immédiate de 1000 milliards aux américains (avec un chèque de 1400 dollars par personne et une aide aux chômeurs de 400 dollars par semaine), une aide aux états, écoles et collectivités (de l’ordre de 440 milliards) et un plan de soutien à l’investissement pour lutter contre la pandémie (de 400 milliards). Il succède aux 900 milliards votés le mois dernier et devrait être suivi par un plan d’investissement dans les infrastructures, l’énergie verte et l’éducation. Compte-tenu de la très faible majorité des démocrates pour faire voter ce plan, les montants pourraient être revus à la baisse et certaines mesures abandonnées, telle que celle portant sur un salaire minimum de 15 dollars l’heure.

Alors que l’inflation en Europe est toujours inexistante, on remarquera de vives tensions dans quelques secteurs au niveau mondial. Primo, les chaînes d’approvisionnement sont fortement perturbées par une envolée des coûts du transport maritime. Secundo, les cours des céréales ont également grimpé en flèche avec une réduction de l’offre mondiale. Tercio, une pénurie des puces électroniques perturbe fortement l’industrie électronique et les constructeurs automobiles. Enfin, le coût d’émission du CO2 bat des records, évolution liée au durcissement des objectifs écologiques de Europe. La commission européenne, en attribuant un coût de pollution sur certains produits importés, espère d’une part protéger notre industrie d’une concurrence n’étant pas soumise aux mêmes normes et, d’autre part, pousser nos partenaires commerciaux à suivre notre exemple.

 Après une hausse dans la première partie du mois, les bourses mondiales se sont retournées sous l’effet d’une incertitude persistante associée à des niveaux de valorisation très optimistes. Les premiers résultats publiés par les grandes entreprises américaines sont pourtant meilleurs qu’attendus. Le niveau de volatilité demeure élevé ce qui traduit une certaine anxiété tandis que le dollar a cessé de baisser. Depuis le début de l’année 2020, ce sont les actions des pays d’Asie qui se distinguent par leurs performances.

La déconnexion entre les marchés financiers et les incertitudes de la conjoncture est frappante. L’action des banques centrales, nécessaire pour éviter le pire en permettant des plans de relance massifs a bien pour conséquence des niveaux de valorisation anormalement élevés pour les obligations ainsi que, mais dans une moindre mesure, pour les actions. Les bulles financières ne sont cependant pas des créatures fragiles et elles peuvent survivre longtemps avant de disparaitre…A noter que le rebond des bénéfices devrait être prononcé ces 24 prochains mois, particulièrement en Europe. Nous ne modifions pas notre allocation d’actifs dont le positionnement est un cran défensif. Notre plus grande sous-pondération porte toujours sur les obligations de la zone euro à longue maturité.

La rédaction de cette lettre mensuelle a été achevée le 31 janvier 2020. Celle-ci a été publiée le 2 février 2020. Sources principales : Banque de France, CGPConseils, Federal Reserve, FMI, OCDE, BIS, BEA, BCE, BOJ, BOC, Bloomberg, Reuter, Facset, Financial Times, Agence Internationale de l’Energie, OMC, INSEE, Euler Hermès, Coface, MIT, ISTAT

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