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Marchés financiers

Actualité des marchés – octobre 2020

Après un troisième trimestre qui avait été marqué par la vigueur de la reprise, les indicateurs d’activité commençaient, depuis plusieurs semaines, à enregistrer un certain essoufflement. La résurgence de la pandémie, particulièrement prononcée en Europe de l’Ouest et les mesures de confinement induites, viennent de nouveau peser fortement sur les services. Sur les douze prochains mois, la conjoncture devrait cependant être soutenue par des plans de relance massifs, tandis que des progrès dans le traitement médical du virus sont toujours attendus.
En Chine, la pandémie semble totalement sous contrôle avec, il est vrai, des efforts massifs déployés sur un mode coercitif. Des résultats intermédiaires du vaccin de Moderna sont attendus en novembre et pourraient donner lieu à une autorisation d’utilisation d’urgence par la FDA, au cours du premier trimestre de l’année prochaine.
Les PMI de l’ensemble de la zone euro reculent, passant en zone de contraction (49,4 en première estimation pour le mois d’octobre), la France faisant un peu moins bien avec un PMI composite à 47,3. L’Allemagne fait, pour l’instant, exception, son économie étant soutenue par son industrie et ses exportations vers les zones de croissance et, rappelons-le, une meilleure gestion de la crise sanitaire. Les Etats-Unis et surtout la Chine demeurent bien orientés. Le niveau très bas du taux d’inflation annuel, enregistré à -0.3% pour le mois de septembre dans la zone euro, laisse présager de nouvelles mesures de la BCE à la fin de l’année. A court terme, les effets dépressifs liés à la pandémie devraient maintenir une inflation très basse. A moyen terme, les forces déflationnistes liées au numérique seront confrontées à la montée en puissance de la monétisation de la dette, historiquement inflationniste.
Aux Etats-Unis, le déroulement des élections présidentielles est assez inhabituel. Le résultat de l’élection pourrait ainsi mettre plusieurs jours à être connu (comme cela avait été le cas en l’an 2000 au cours des élections entre le républicain George W.Bush et le démocrate Al Gore) et peut-être remis en cause par les perdants. Joe Biden est en tête, selon les derniers sondages, mais quel que soit le président élu, l’application de son programme ne sera possible que s’il obtient également une majorité au Congrès. Un alignement du Sénat sur la politique présidentielle devrait permettre d’obtenir un plan de relance plus important avec des modalités certes différentes selon les candidats. Une vague démocrate devrait avoir pour conséquence une augmentation des taux d’imposition pour les grandes entreprises et pour les ménages les plus aisés, des investissements substantiels dans l’environnement et un durcissement des politiques antimonopolistiques des géants du numérique. A ce propos, des abus de positions dominantes sont maintenant documentés pour Apple, Amazon, Google, Facebook et ont fait l’objet d’un rapport au Congrès. Un président et une majorité républicaine devraient orienter des dépenses dans les infrastructures, tandis que les taux d’imposition resteraient très bas.

Les marchés, ont accusé le coup de la multiplication des mesures de restriction des déplacements en Europe avec une interrogation sur leurs extensions possibles à d’autres grands pays. Les marchés émergents asiatiques ont pour l’instant été très porteurs. Sur les marchés de taux, le rendement à 10 ans des obligations souveraines américaines s’est légèrement tendu sous l’influence de l’avance de Joe Biden dans les sondages qui pourrait signifier un grand plan de relance et donc une augmentation de la dette. Si cette hausse des taux longs devait se poursuivre, elle pénaliserait en particulier les valeurs à forte croissance (santé, technologie) qui tiennent la vedette depuis plusieurs années maintenant.
L’ensemble des marchés actions serait très vulnérable en cas de hausse prononcée des taux longs, ce qui, pour l’instant n’est pas une hypothèse retenue par le consensus des investisseurs qui comptent sur l’activisme des Banques Centrales. La baisse du dollar cet été pourrait par ailleurs se poursuivre. Il n’en demeure pas moins que nous sommes dans un contexte où les incertitudes ne manquent pas, au premier rang desquelles le risque sanitaire, mais aussi l’issue du Brexit, le résultat des élections américaines, la montée de l’endettement et les nombreux points de friction géopolitiques…

Sources principales : Banque de France, Federal Reserve, FMI, OCDE, BIS, BEA, BCE, BOJ, BOC, Bloomberg, Reuter, Facset, Financial Times, CGPConseil, Agence Internationale de l’Energie, OMC, INSEE, Euler Hermès, Coface, MIT, ISTAT.

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