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Marchés financiers

Actualité des marchés – septembre 2023

Partout, la partie semble jouée sur les taux et s’ouvrirait devant nous une période de stabilité à un niveau élevé. Ainsi, l’inflation du mois de septembre dans la zone euro est estimé à +4.3% contre +5.3% le mois précédent, poursuivant sa décélération. La BCE a estimé que sa politique monétaire était suffisamment restrictive rejoignant ainsi la Fed dans une position d’attente. Le point commun pour la plupart des régions du monde demeure l’importance de la dette accumulée (à l’exception de quelques pays européens vertueux et de pays de l’ASEAN à un stade de développement moins avancé) qui va contraindre les politiques publiques ces prochaines années. Le Yen est actuellement à un plus bas historique depuis 1990 contre le dollar, le Japon demeurant le seul grand pays qui n’a pas encore modifié sensiblement sa politique monétaire.

La résistance étonnante de l’économie américaine tout au long du premier semestre a un temps fait oublier aux prévisionnistes et aux investisseurs que les probabilités de récession demeuraient élevées. Pourtant de nombreux indicateurs pointent vers un affaiblissement significatif de la conjoncture outre-Atlantique. Les premiers signes d’une dégradation du marché de l’emploi se mettent en place. Le taux de chômage n’est cependant que de 3.8% et semble devoir remonter ces prochains mois. Le consensus Bloomberg des économistes prévoit maintenant une croissance du PIB aux Etats-Unis de 0.9% en 2024 contre 2.1% en 2023, la résistance du consommateur n’ayant finalement que repoussé un potentiel ralentissement de l’économie.

En Chine, l’absence d’inflation laisse les mains libres à la banque centrale chinoise et lui permet de s’associer à l’action du gouvernement pour multiplier les mesures de soutien à l’économie, à la peine face à une crise immobilière de grande ampleur et à un niveau de confiance des ménages très bas. La faiblesse de la confiance des consommateurs qui ont du mal à se remettre de l’épisode de la crise sanitaire, réduit pour l’instant l’efficacité des mesures prises par le gouvernement. Il s’agit pour les autorités de traiter le stock immobilier invendu sans provoquer de crise majeure tout en rééquilibrant progressivement le marché de la construction qui était jusqu’ici en forte surcapacité. La transition de l’ancienne économie, avec une baisse structurelle de l’investissement dans la construction au profit de la nouvelle économie (nouvelles technologies, transition énergétique…) débouche sur une économie associant une récession de certains secteurs et une forte croissance pour d’autres. Le potentiel de croissance de long terme de la Chine évalué à 3.9% (croissance moyenne prévue de 2024 à 2030 selon Oxford Economics) n’en ralentit pas moins.

Si le PIB chinois se rapproche de celui des Etats-Unis (avec un PIB de 18.1 trilliards de dollars en 2022 contre 25.5 trilliards de dollars pour les Etats-Unis la même année), selon les estimations du FMI, il l’a même largement dépassé en parité des pouvoirs d’achat (que l’institution a estimé à 30.2 trilliards). Mais avec une population de 1.4 milliards d’habitants, son niveau de revenu est encore très modeste à 13 720 dollars (chiffre que l’on peut pratiquement doubler si l’on veut raisonner en parité des pouvoirs d’achat) par an et par habitant, contre 80 030 dollars pour les Etats-Unis (et 44 410 dollars pour la France), ce qui illustre bien le potentiel de développement qui ne pourra se réaliser, comme l’histoire nous l’enseigne, que si le pays est bien géré. Les gains de productivité sont donc potentiellement gigantesques et constituent le principal enjeu de développement du pays.

Les marchés

Alors que la hausse des taux et la publication de mauvais indicateurs d’activité ont pesé sur les bourses mondiales tout au long du mois de septembre, le cours du pétrole a quant à lui sensiblement progressé suite à la réduction de l’offre de l’OPEP et en particulier de celle de l’Arabie Saoudite, dans un contexte où les stocks sont relativement bas. L’opération est de leur point de vue un succés puisque le baril côte maintenant à plus de 94 dollars, soit un rebond de plus de 34% en quelques mois !

Globalement, l’inflation poursuit son déclin en dépit de la hausse récente des matières premières et d’un niveau de croissance des salaires qui ne permet pas encore aux banques centrales de desserrer leur étreinte. A court terme cela limite les anticipations de cycle de hausse des indices boursiers.

Le principal risque pour la bonne tenue des indices demeure l’évolution du taux à 10 ans américain qui vient dépasser les 4.5%. Il est probable que des secousses seraient à attendre si cette hausse se poursuivait. Les premiers signes de faiblesse de l’économie américaine militent cependant pour sa stabilisation et même son recul à moyen terme.

Sources principales : Agence Internationale de l’Energie, Banque de France, BIS, BEA, BCE, BNS, BOJ, BOC, Bloomberg, CGPConseils, Coface, Euler Hermès, Facset, Federal Reserve, Financial Times, FMI, INSEE, ISTAT, OCDE, OMC, MIT, Reuter

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