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Marchés financiers

Actualité des marchés – avril 2023

Le dernier rapport du FMI publié au mois d’avril prévoit un ralentissement de la croissance mondiale qui devrait passer de 3,4 % en 2022 à 2,8 % en 2023, avant de s’établir à 3,0 % en 2024.

Le ralentissement de l’activité économique devrait être encore plus marqué dans les pays avancés, dans le cas d’une amplification des tensions sur le secteur financier. Dans la plupart des pays et toujours selon le FMI, l’inflation ne devrait pas revenir à son niveau cible avant 2025.

Zone Euro et Etats-Unis : un PIB en légère croissance

D’après les premières estimations portant sur le premier trimestre de l’année en cours, le PIB devrait être en légère croissance des deux côtés de l’Atlantique, avec une progression de 1.1% aux Etats-Unis et de 0.8% pour la zone euro (hors Irlande), par rapport au trimestre précédent. La baisse de l’inflation et la progression des salaires soutient la consommation des ménages tandis que les exportations bénéficient d’une meilleure conjoncture en Chine. Les perspectives de croissance en Occident demeurent cependant médiocres avec un niveau d’activité atone.

Le resserrement des conditions de crédit qui a commencé aux Etats-Unis bien avant l’Europe devra mécaniquement peser sur la croissance ces prochains mois. Notre scénario central privilégie aujourd’hui l’occurrence d’une récession d’une intensité modérée aux Etats-Unis fin 2023, déclenchée par une dégradation du marché de l’emploi alors que les effets du durcissement monétaire continueront d’impacter les ménages et les entreprises.

Le stress sur les petites banques américaines continue d’inquiéter : les retraits des dépôts traditionnels se poursuivent, alimentés à la fois par la préférence pour les placements sur le marché monétaire, plus rémunérateurs et par les craintes sur la solidité des plus petits acteurs. La First Republic Bank est notamment pressentie comme le prochain acteur qui devrait sombrer. L’immobilier, en particulier l’immobilier commercial, demeure un sujet de préoccupation. La remontée des taux longs affecte leur prix tout en réduisant les capacités de refinancement de nombreux acteurs très endettés. Les derniers indices de prix de l’immobilier aux Etats-Unis se stabilisent cependant à des niveaux toujours très élevés.

En Chine, la croissance du PIB au cours du premier trimestre est élevée comme on pouvait l’espérer, avec un rebond de 4.5% par rapport au premier trimestre 2022. Le déconfinement, les aides de l’état, des signes de stabilisation de l’immobilier, une baisse du taux d’épargne des ménages et le rebond surprise des exportations ont joué dans le bon sens.

Vers une baisse de l’inflation

Les indicateurs avancés militent pour une poursuite de la baisse de l’inflation. Citons par exemple la baisse des prix à la production, la normalisation des chaînes d’approvisionnement et la baisse du prix de l’énergie qui vont dans ce sens. L’inflation cœur baisse également mais moins vite, ce qui laisse penser que les banques centrales devront poursuivre leurs efforts.

Le consensus prévoit une dernière hausse de la Fed de 25 pb des taux directeurs en mai prochain, suivie d’une pause prolongée puis d’une baisse fin 2023-début 2024. La stratégie suivie par la BCE est similaire avec un retard de quelques mois.

LES MARCHÉS

Les investisseurs ont surfé sur un regain de confiance tout au long du mois en anticipant à la fois une inflexion des politiques monétaires des banques centrales et une stabilisation de l’activité en légère croissance.

La hausse des principaux indices boursiers depuis le début de l’année s’explique par un très petit nombre de valeurs, en particulier aux Etats-Unis : 8 sociétés (Apple, Amazon, Alphabet, Meta, Microsoft, Netflix, Nvidia et Tesla) ont fait la totalité de la hausse du S&P 500. Cette concentration est très exceptionnelle. Les 492 autres sociétés de l’indice phare américain sont quant à elles, en moyenne, en légère baisse.

Le calme est revenu sur les marchés qui bénéficient de bonnes nouvelles sur la croissance. Toutefois, les dépôts continuent de baisser rapidement outre-Atlantique. La courbe des taux demeure largement inversée et les marges des entreprises sont en baisse à partir d’un niveau très élevé. Les politiques monétaires doivent continuer de peser mécaniquement sur l’activité des prochains trimestres. Ainsi, la combinaison des variables macro-économiques pointent vers une probable récession aux Etats-Unis d’ici à la fin 2023 ou au début 2024. Par ailleurs, le niveau de valorisation des actions par rapport aux obligations ne semble pas très attrayant. La thèse inverse consiste à considérer que le pire du ralentissement est derrière nous et que le rebond actuel de l’activité est appelé à s’amplifier.

Sources principales : Agence Internationale de l’Energie, Banque de France, BIS, BEA, BCE, BOJ, BOC, Bloomberg, CGPConseils, Coface, Euler Hermès, Facset, Federal Reserve, Financial Times, FMI, INSEE, ISTAT, OCDE, OMC, MIT

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