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Marchés financiers

Actualité des marchés – Janvier 2023

Le sentiment sur les marchés a continué de s’améliorer ces dernières semaines dans la droite ligne des mois précédents.

Etats-Unis : l’emploi se maintient mais le pouvoir d’achat faiblit

Les investisseurs accueillent favorablement les derniers chiffres sur l’inflation qui accréditent la thèse de son recul progressif, laissant espérer la fin prochaine des hausses des taux directeurs des deux côtés de l’Atlantique et un ralentissement de l’activité somme toute modeste.

Le dernier chiffre de l’inflation aux Etats-Unis portait sur le mois de décembre et s’élevait à 6.5% en glissement annuel contre 7.1% pour celui de novembre, avec un recul lié à la chute des prix de l’énergie et à la disparition des tensions sur les chaînes logistiques. Dans le même temps, le marché américain de l’emploi demeure très ferme avec un taux de chômage de 3.5% égal à celui de janvier 2020. Il faut remonter à 1953 pour trouver un chiffre plus bas ! Paradoxalement, la consommation apparait plus faible tandis que les ménages américains puisent dans leur épargne et augmentent leurs crédits, preuve d’une perte de pouvoir d’achat.

Températures hivernales modérées… tout comme la croissance

L’hiver aura finalement été clément pour les Européens grâce à la douceur des températures, à la baisse de la consommation de gaz, les prix élevés encourageant la sobriété et, enfin, grâce aux plans de relance. Les coupures d’électricité seront donc évitées cet hiver et semblent même moins probables pour l’hiver 2023-2024.
Les derniers indicateurs économiques publiés confirment par ailleurs une stabilisation de la production bien qu’à des niveaux assez faibles. Un nouveau plan de relance européen est par ailleurs en discussion. L’ensemble de ces bonnes nouvelles ne doit pas nous faire oublier l’atonie actuelle de la croissance même si l’on s’attendait à pire. En France, le PIB est attendu en progression de +0.2% en 2023 contre 0% pour l’ensemble de la zone euro et 0.5% pour les Etats-Unis.

Chine : début d’embellie

En Chine, l’abandon de la stratégie « zéro-covid » a complètement modifié les perspectives de croissance du pays, rendant obsolètes les derniers indicateurs publiés qui portent sur la fin 2022, d’ailleurs assez médiocres. Le quatrième trimestre 2022 enregistrera donc probablement une croissance négative suivie d’un rebond marqué en 2023 avec une croissance prévue de 5% du PIB. Le pic de contamination de Covid-19 serait déjà passé dans la plupart des grandes villes. Le gouvernement chinois soutient à la fois le secteur immobilier et la consommation des ménages.
Cette nouvelle politique sera favorable à la croissance mondiale et augmentera la demande de matières premières.

LES MARCHÉS

Le mois de janvier a été propice aux actifs risqués et en particulier aux actions européennes et asiatiques. Le reflux du dollar a été rapide et devrait s’atténuer, en fonction des prochaines déclarations des membres de la Fed. Toutefois, n’oublions pas que le maintien des taux d’intérêt à un niveau élevé a historiquement été la première cause des récessions, et que d’autre part, la situation de surchauffe du marché de l’emploi augmente le risque d’une inflation de second tour, en particulier aux Etats-Unis.

En d’autres termes, le risque de récession est différé mais ne disparaît pas. C’est un aspect du problème que la Fed a bien à l’esprit. Elle souligne ainsi que, d’une part, le coût d’un échec de son action pour ramener l’inflation vers sa cible dépasserait largement celui généré par la poursuite d’une politique monétaire restrictive, et que, d’autre part, la stabilisation prochaine de ses taux à un niveau élevé ne devrait pas être interprétée comme un affaiblissement de sa détermination à atteindre ses objectifs. Le marché continue lui, d’anticiper une baisse des taux directeurs américains dans la seconde partie de l’année.

La forte hausse sur les marchés a refermé la parenthèse d’extrême pessimisme que nous avons connue en septembre dernier. Par contre, le ralentissement de la croissance nominale devrait normalement coïncider avec une compression des marges des entreprises actuellement à des niveaux très élevés en Europe et aux Etats-Unis. C’est sur ce point particulier que l’investisseur devra se montrer vigilant.
Par ailleurs, la courbe des taux américains nous avertit clairement qu’il y aura une récession, probablement d’une ampleur un peu inférieure à la moyenne selon certains modèles. Tout cela doit bien sûr être considéré avec beaucoup de circonspection.
Du coté de l’Asie et notamment la Chine, les perspectives semblent propices, le pays est exposé à des problèmes de long terme mais dont la dynamique ces prochains mois sera mécaniquement bien meilleure que la nôtre, même si une partie du chemin a déjà été faite sur le MSCI China (indice des actions chinoises).

Sources principales : Banque de France, Federal Reserve, FMI, OCDE, BIS, BEA, BCE, BOJ, BOC, Bloomberg, Reuter, Facset, Financial Times, Agence Internationale de l’Energie, CGPConseils, OMC, INSEE, Euler Hermès, Coface, MIT, ISTAT

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