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Marchés et Stratégie de gestion 24/01/2022

Le temps de l’optimisme, qui prévalait sur les marchés financiers, est-il terminé ? En effet, si l’année dernière les investisseurs s’accommodaient plutôt bien des mauvaises nouvelles, avec des corrections finalement assez limitées sur les marchés actions, la donne semble avoir quelque peu changé en ce début d’année, et le CAC 40 vient de terminer cette séance du 24 janvier 2022 en baisse de 3.97%.

Le principal « market moover » est naturellement à aller chercher du côté de la Fed. En effet, elle tente tant bien que mal, et après une période attentiste, de juguler l’inflation avec un virage hawkish beaucoup plus important qu’anticipé initialement par les marchés ce qui cristallise une partie des tensions en ce début d’année. La Fed devra ainsi clarifier sa position sur sa volonté, affichée lors des dernières minutes du FOMC de décembre, de réduire la taille son bilan. Elle devra également essayer de donner de la visibilité aux investisseurs sur son calendrier de hausse des taux, ces derniers anticipant désormais 4, voire 5 hausses, des taux directeurs pour cette année avec, pour les plus pessimistes, une première hausse de 0.5% (soit 2 hausses de taux d’un coup) dès le mois de mars.

Ces anticipations ont engendré depuis le début de l’année une remontée notable des taux longs. Les taux américains à 10 ans ont ainsi retouché leurs niveaux pré-crise à 1.90% (contre des niveaux de 1.5% en fin d’année dernière) entraînant dans leur sillage les taux européens, le 10 ans allemand repassant, par exemple, en territoire positif pour la première fois depuis 2019. Ce mouvement sur les taux a provoqué un fort repricing des marchés actions, notamment des valeurs technologiques et des actions dites « croissance », avec une rotation sectorielle tout aussi importante. A titre d’exemple, le secteur pétrolier européen progresse de près de +6% depuis le début de l’année quand les actions technologiques européennes en perdent 11%…. Ce sentiment risk off a finalement permis de stopper la progression des taux longs dans un mouvement de flight to quality.

Pour ne rien arranger, le marché doit également jongler avec la faiblesse des indicateurs macroéconomiques, impactés par le variant Omicron sur la fin de l’année dernière (le gouvernement allemand a, par exemple, revu sa prévision de croissance d’un demi-point pour cette année), et avec la résurgence des risques politiques (qui pour mener à bien le plan de relance italien en cas d’élection de Mario Draghi à la présidence ?) et géopolitiques (Taïwan et Ukraine).

Si nous restons prudents avant la réunion de la Fed de ce mercredi, nous considérons que le marché a déjà intégré la quasi-totalité des mauvaises nouvelles. La saison de publication des résultats et/ou un FOMC sans surprise pourraient être des catalyseurs positifs pour des marchés en phase de capitulation.

Sans prédire l’évolution de la situation ukrainienne, gardons en tête la maxime « acheter au son du canon ».

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