Intéressement : comment profiter au mieux de cet outil en sortie de crise

Revue de Presse : Mallory Lalanne pour dafMag.fr – 1 juin 2021

Il n’est pas exclu que certaines entreprises, même impactées par la crise, optent pour un abondement en plus de l’intéressement pour rebondir par le haut et mobiliser les équipes. Selon Fabien Lucron, directeur du développement de Primeum, cabinet spécialiste de la rémunération variable, la tendance n’est pas à la baisse généralisée de l’intéressement avec la crise.  » Certaines entreprises ont bien résisté, dans le B to B et l’industrie notamment, sans compter qu’en 2022, il va y avoir un effet de rattrapage, car l’intéressement est lié à la croissance. Ça sera plus simple l’année prochaine d’atteindre des paliers plus élevés, et de relancer l’effort collectif grâce à l’intéressement « . L’intéressement permet d’attribuer une prime aux salariés sur des critères précis qui font l’objet d’un accord d’entreprise. Ce dispositif permet de s’affranchir d’une partie des charges sociales pour l’employeur. Quant au salarié, il a l’avantage de ne pas payer d’impôt sur le revenu au bout de cinq ans. Pour 1000 euros dépensés par l’entreprise, ce sont 903 euros dans la poche du collaborateur net de charges et d’impôts.  » C’est un outil gagnant-gagnant pour le dirigeant et le salarié, qui y trouvent une fiscalité avantageuse « , assure Fabien Lucron.

Des critères lisibles

Pour utiliser l’intéressement comme un nouveau levier de motivation, les directions financières doivent toutefois revoir leur méthode.  » Les entreprises ont tendance à mélanger les genres. La motivation des équipes provient du salaire, (66% des salariés le pensent), de la reconnaissance, des rapports sociaux, de la qualité de vie au travail. L’intéressement, à la différence de la rémunération variable, motive les collaborateurs sur du long terme, mais pas au quotidien. Il faut donc mettre en place une politique intelligente et motivante « , estime Fabien Lucron. Comment y parvenir ? Il faut commencer par s’intéresser au choix des indicateurs et à la façon dont l’entreprise répartit le budget. Les critères doivent être lisibles et compris par tous. L’augmentation du chiffre d’affaires peut constituer par exemple une donnée comptable accessible.  » L’intéressement est lié au chiffre d’affaires de l’entreprise. Une croissance du CA fait augmenter mécaniquement l’enveloppe. C’est cette progressivité qu’il faut montrer aux salariés. Quand l’entreprise va très bien, tout le monde touche beaucoup d’argent. Dans certaines sociétés, l’intéressement peut représenter trois mois de salaire « , explique Fabien Lucron.

Des indicateurs extra-financiers

Des indicateurs extra-financiers, liés à la satisfaction client, peuvent aussi être mis en place.  » Les critères associés au développement durable ou à la politique RSE peuvent contribuer à donner du sens à l’engagement des salariés « , préconise l’expert. Un groupe dans l’industrie mécanique peut décider de produire autant voire plus avec moins de déchets, une entreprise peut s’engager dans des économies d’énergie, ou mener des enquêtes internes pour mesurer la satisfaction des salariés et leur bien-être.  » Ces critères associés au développement durable sont appréciés des collaborateurs et des managers « , ajoute-t-il.

Au-delà de la pertinence des indicateurs, une direction financière doit aussi soigner sa communication, et envoyer des bulletins d’information mensuels par exemple.  » Si on annonce les résultats et les indicateurs financiers une fois par an, ça a peu de chance de fonctionner. Pour faire rêver les gens et obtenir leur adhésion, il faut en parler souvent », conclut Fabien Lucron. C’est ainsi que les entreprises peuvent faire de l’intéressement un outil de rétention des salariés et de l’attraction.

Revue de Presse : Mallory Lalanne pour dafMag.fr – 1 juin 2021

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