Entreprises : 10 leviers pour renforcer le pouvoir d’achat de vos salariés

Revue de presse : Maïté Hellio, helloworkplace.fr – le 23 septembre 2022

Prime de partage de la valeur, supplément d’intéressement, augmentation de part patronale sur la mutuelle… Quels sont les outils à votre portée pour aider vos collaborateurs à faire face à l’augmentation du coût de la vie ?

En août, l’inflation atteignait 5,9% sur un an, en France. En cette rentrée, les prix de produits alimentaires et de l’énergie demeurent élevés, du fait de l’effet conjugué du rattrapage post-Covid et du conflit en Ukraine.Alors que syndicats et responsables politiques ne cessent de rappeler que les entreprises peuvent jouer un rôle de premier plan pour aider leurs collaborateurs à faire face à leurs dépenses, la plupart des employeurs sont frileux à l’idée d’augmenter les salaires.
Car l’évolution de la conjoncture est incertaine, comme l’explique Eric Heyer, directeur du département analyse et prévision de l’OFCE (Observatoire français des conjonctures  économiques), à franceinfo : « Si les niveaux de prix reviennent à ceux qu’on a connus avant la crise et que vous avez augmenté les salaires, vous subirez une perte de marges gigantesque. Comme on n’est pas sûr de la suite, le plus prudent est de dire : ‘’Augmentons les revenus de façon transitoire et, si besoin, on augmentera les salaires’’. »
Quelles sont donc les autres marges de manœuvre des entreprises pour donner un coup de pouce à leurs salariés ?

Les mesures temporaires

Pour limiter la baisse de pouvoir d’achat des Français, le gouvernement a fait voter durant l’été deux lois : celle pour la protection du pouvoir d’achat et la loi de finance rectificative pour 2022. Ces textes proposent un certain nombre de mesures dédiées aux entreprises.

  • Le déblocage anticipé de l’épargne salariale: les salariés peuvent débloquer, par anticipation, l’épargne accumulée au titre de la participation ou de l’intéressement avant le 1er janvier 2022. Ils ont jusqu’au 31 décembre 2022 pour le faire, dans la limite de 10 000 €, en une seule fois, pour l’achat d’un bien ou d’une prestation de service. Sont exclus du dispositif les versements libres effectués par le salarié, les sommes investies dans des entreprises solidaires, celles investies dans les titres de votre entreprise ou d’entreprises liées (sauf accord collectif contraire), celles investies dans des comptes courants bloqués (sauf ceux des sociétés coopératives de production et des régimes d’autorité) ainsi que celles investies sur le plan d’épargne retraite collectif (Perco) et le PER d’entreprise collectif.
  • Les nouvelles règles pour l’utilisation des tickets restaurant: ces titres sont désormais utilisables pour tout produit alimentaire, qu’il soit consommable ou non, jusqu’au 31 décembre 2023.
  • La prise en charge accrue des frais de déplacement domicile-travail: en vertu de nouvelles dispositions, applicables pour 2022 et 2023, la prise en charge obligatoire de 50% du prix de l’abonnement pour les transports publics peut faire l’objet d’une exonération additionnelle dans la limite de 25% du prix de l’abonnement. Durant ces deux années, cette prise en charge peut être cumulée avec une prime transport, destinée aux salariés utilisant leur véhicule personnel pour les trajets domicile-travail. Cette dernière peut, dorénavant, être versée sans conditions.
  • Le rachat de RTT défiscalisé: vos collaborateurs peuvent renoncer à tout ou partie des journées ou demi-journées de repos acquises, au titre des périodes du 1er janvier 2022 au 31 décembre 2025. Ces journées ou demi-journées travaillées sont majorées d’un montant « au moins égal au taux de majoration de la première heure supplémentaire applicable à l’entreprise », soit 25% en l’absence d’accord.
Les solutions pérennes
  • Également issue de la loi pour la protection du pouvoir d’achat, la prime de partage de la valeur (PPV) inscrit dans la durée l’ex-prime exceptionnelle pour le pouvoir d’achat. Tous les salariés y sont désormais éligibles, même si l’exonération fiscale ne concerne que ceux qui touchent jusqu’à 3 Smic. Son plafond a été porté de 1 000 à 3 000 €, et de 2 000 à 6 000 € dans les entreprises de moins de 50 salariés et dans celles bénéficiant d’un accord de participation ou d’intéressement. « On constate qu’à la différence du déblocage anticipé de l’épargne salariale, qui concerne surtout les grandes entreprises, la prime de partage de la valeur touche toutes les tailles d’entreprise et tous les secteurs », note David Guillouet, avocat associé chez Voltaire Avocats.
  • Certaines entreprises ont opté pour la réouverture des NAO (négociations obligatoires annuelles), comme l’a constaté David Guillouet : « Ces négociations interviennent normalement une fois par an, généralement au premier trimestre de l’année avec une application rétroactive au 1er janvier de l’année en cours. Sous la pression des organisations syndicales, de entreprises ont réouvert leurs NAO 2022. D’autres ont anticipé les NAO 2023 pour maintenir le climat social sous de bons auspices. »
  • Les entreprises misent aussi sur la révision des accords de télétravail pour permettre à leurs salariés de faire des économies de carburant, en octroyant plus de jours de travail à distance. « Certains accords prévoient même d’indexer le nombre de jours télétravaillés par semaine au prix du carburant, explique Louise Peugny, avocate associée chez Voltaire Avocats. En revanche, on n’observe pas d’augmentation de la prime de télétravail à ce stade. »
  • Le supplément d’intéressement et de participation : « Si, pour l’instant, ce dispositif est peu utilisé, car moins intéressant que la prime de partage de la valeur, certaines entreprises choisissent de panacher les deux dispositifs car elles craignent que la PPV seule ne crée un sentiment d’habitude chez les collaborateurs », explique Louise Peugny.
  • L’augmentation de la part patronale sur la mutuelle fait aussi partie des solutions adoptées.
  • Enfin, l’entreprise peut aussi choisir d’augmenter la participation employeur sur les tickets restaurant.

Revue de presse : Maïté Hellio, helloworkplace.fr – le 23 septembre 2022

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