Revue de presse : Données sur l’actionnariat salarié, 20 mars 2024, La finance pour tous
La France est le pays d’Europe qui compte le plus d’actionnaires salariés. Mais l’actionnariat salarié reste concentré dans les grands groupes et une minorité d’entreprises l’ont démocratisé et ouvert à une large proportion de salariés.
La France en pointe
D’après le rapport 2022 de la Fédération Européenne de l’Actionnariat Salarié (FEAS), la France est le pays européen où l’actionnariat salarié est le plus développé : près de 80 % des entreprises cotées y ont au moins 1 % de leurs actions détenues par leurs salariés. Au total, cela concerne plus de 2,8 millions de personnes, soit 40 % des salariés qui bénéficient d’un tel dispositif en Europe.
En France, l’actionnariat salarié a pris son essor avec les privatisations et a bénéficié d’une politique publique incitative. Ainsi, dans le TOP 10 du classement des entreprises européennes pour l’actionnariat salarié, sur le critère de la capitalisation détenue par les salariés, on dénombre 5 entreprises françaises (Total, Vinci, Bouygues, Sanofi et L’Oréal) et dans le TOP 100 européen, on en compte 33.
Les entreprises du CAC 40 concernées
Presque toutes les entreprises du CAC 40 ont des actionnaires salariés. La part du capital détenue par les salariés actionnaires en 2022 (*) y est, en moyenne, de 3,6 %, un pourcentage encore loin de la barre des 10 %, objectif déclaré dans la loi Pacte de 2019.
Un actionnariat salarié souvent orienté vers les cadres dirigeants
La plupart des entreprises cotées ont mis en place des attributions d’actions gratuites à un petit nombre de cadres dirigeants. Mais moins nombreuses sont celles qui ont un actionnariat salarié significatif et diffusé plus largement parmi le personnel, notamment au travers de mécanismes d’épargne salariale.
L’actionnariat salarié en France
Pour mesurer l’importance de l’actionnariat salarié, on peut utiliser le critère de la part du capital détenue par les salariés mais aussi celui de la proportion de salariés détenant des actions de leur entreprise. Or, selon la Fédération Française des Associations d’Actionnaires Salariés et Anciens salariés (FAS), seule une faible proportion des entreprises qui composent l’indice CAC All-Tradable cumule les deux critères, à savoir un actionnariat salarié supérieur à 3 % du capital et à 15 % du total des salariés.
Ce sont là encore souvent les entreprises jadis privatisées qui constituent une bonne part du bataillon des grandes entreprises ayant un actionnariat salarié significatif et largement diffusé. Cependant des entreprises de plus en plus nombreuses ont choisi récemment de développer fortement la part de capital détenue par leurs salariés, à l’exemple de Renault Group, en ligne avec l’objectif affiché par le gouvernement d’atteindre à terme 10% du capital des entreprises françaises détenus par les salariés.
L’actionnariat salarié en Europe
En 2022, la FEAS relevait que les actifs détenus par les actionnaires salariés en Europe n’ont jamais été aussi élevés. Ils représentent 447 milliards d’euros, soit une moyenne de 13 000 euros par employé et 65 500 euros par salarié actionnaire.
Mais ces actifs sont là aussi partagés par de moins en moins de salariés, aggravant les inégalités de richesse. Ce mouvement de baisse du nombre d’actionnaires salariés est particulièrement vrai en Europe continentale où les politiques ont été moins incitatives depuis la crise de 2007/2008, à l’exception notamment de la France (+19,5 %) et du Royaume-Uni (+ 9,6 %) où l’on observe une progression de cette forme d’actionnariat sur la période 2007-2022.
(1) source : enquête Benchmark FAS 2023 de l’actionnariat salarié)
Revue de presse : Données sur l’actionnariat salarié, 20 mars 2024, La finance pour tous