Revue de presse : Tribune – Challenges.fr, 25 aout 2021
TRIBUNE – Le collectif de dirigeants du mouvement ETHIC propose de lancer un « contrat social » au sein de l’entreprise basé sur un partage plus juste de la richesse créée.
Chers dirigeants, vous avez tout à y gagner !
Les premiers paliers
Encouragés par la loi Pacte et notamment la suppression du « forfait social », certains d’entre vous ont décidé d’aller plus loin que le versement d’un simple salaire, en utilisant deux accords collectifs phare de partage de la valeur : la participation et l’intéressement.
La participation, obligatoire au-delà de 50 salariés, est fondée sur une formule légale de partage des bénéfices. L’intéressement, beaucoup plus souple et facultatif quelle que soit la taille de l’entreprise, est un accord fixant des objectifs financiers ou non, avec des primes collectives à la clé.
Ces deux dispositifs sont par ailleurs dotés d’avantages fiscaux et sociaux très intéressants, qui constituent un premier socle efficace du partage de la valeur.
D’après une étude de OpinionWay pour ETHIC, 71% des dirigeants d’entreprises de plus de 10 salariés estiment qu’un dispositif de partage de la valeur permet d’améliorer les performances de l’entreprise.
Le vrai pas décisif
Mais, le vrai pas décisif à franchir est la mise en place d’une politique d’actionnariat salarié qui ouvre le capital de votre entreprise à l’ensemble des collaborateurs. La France est le premier pays européen de l’actionnariat salarié (40% des salariés-actionnaires européens sont français, représentant 110 milliards d’euros de capital en 2019).
L’objectif est de faire entrer dans un système « gagnant-gagnant » tous les salariés contribuant via leur travail à la valeur de l’entreprise. Fondée sur des valeurs de confiance et de reconnaissance, cette démarche volontaire présente des avantages considérables. Au niveau RH, des études académiques ont relevé une amélioration des indicateurs importants pour toute entreprise tels qu’une plus grande stabilité des équipes et un niveau plus faible d’absentéisme.
En associant ses salariés, le dirigeant fait le choix également d’offrir une vue inédite sur l’entreprise, son fonctionnement et sa situation financière. Cette transparence combinée à un partage plus juste de la valeur crée un solide sentiment d’appartenance et assure un meilleur alignement des intérêts au sein de l’entreprise. Les études mettent également en avant le renforcement de l’esprit d’équipe, la loyauté ou encore de hauts standards de travail.
Un moteur de la performance
Théoriquement, l’actionnariat salarié permettrait d’améliorer les performances d’entreprise puisqu’il crée un lien direct entre le travail de l’employé et les revenus qu’il en tire. Dans les faits, il a été montré que l’actionnariat salarié provoque en moyenne une plus grande productivité grâce à plus de coopération, d’échange d’information et d’une forte mobilisation des salariés.
Des études académiques montrent également que l’actionnariat salarié favorise la création d’une solide culture d’entreprise qui promeut l’investissement dans les compétences. Véritable levier de compétitivité, il renforce ainsi la mobilisation et la productivité des salariés et par conséquent augmente la sécurité de l’emploi.
Notre objectif est de vous sensibiliser, vous chefs d’entreprises et même vous les politiques, car nous avons observé l’ensemble des impacts positifs de l’actionnariat salarié dans nos entreprises. Et la littérature scientifique réalisée sur le sujet confirme notre jugement et leurs nombreuses vertus. Notons également, qu’à l’échelle de notre pays, ce partage plus juste et élargi de la valeur au sein des entreprises favoriserait une réduction des inégalités et donc un meilleur climat social via la réconciliation du capital et du travail…
D’après une étude de OpinionWay pour ETHIC, 80% des dirigeants d’entreprises de plus de 10 salariés pensent qu’un partage élargi et volontaire de la valeur créée en entreprise est un facteur de réconciliation entre capital et travail.
Cette tribune collective est cosignée par : Sophie de Menthon, présidente du mouvement ETHIC, Didier Demeestère, président et cofondateur de Talence Gestion et président de la commission ETHIC « Partage de la valeur » et 40 chefs d’entreprises.
Avec la participation de l’Institut OpinionWay pour notre grande enquête « Impact des dispositifs de partage de la valeur sur les performances de l’entreprise » menée en juin 2021 auprès de 400 dirigeants d’entreprise.
Nous entendons par dispositif de partage de la valeur les mécanismes suivants : abondements, intéressement, participation et actionnariat salarié. Nous avons précisé à chaque interviewé à quoi renvoie le partage de la valeur.
Revue de presse : Tribune – Challenges.fr, 25 aout 2021