Revue de presse : France Info – Philippe Duport le 30 mai 2022
Les onze millions de salariés français qui bénéficient d’une telle prime pourraient avoir une bonne surprise cette semaine, avec des primes bien plus importantes que l’an dernier.
Les entreprises ont fait de bonnes affaires l’an dernier. La croissance a atteint les 7%. Une bonne nouvelle qui va avoir des conséquences sonnantes et trébuchantes pour tous les salariés – ils sont onze millions – qui touchent de la participation ou de l’intéressement. Ceux-là doivent voir leurs primes versées impérativement avant la fin du mois de mai, pour la plupart des entreprises, faute de quoi, d’ailleurs, ils pourraient percevoir des intérêts de retard.
Or, ces primes sont calculées en fonction des résultats de l’entreprise sur l’année passée et selon Epsens, une société spécialisée dans ces produits, les montants versés cette année devraient être de 30% supérieurs à ce qu’ils ont été l’an dernier. Il est vrai que 2021 n’avait pas été un grand crû pour les salariés. La participation avait baissé de 14% et l’intéressement de 11%. Certaines entreprises n’avaient même rien versé du tout. 2022 va faire plus que rattraper le retard.
Les salariés de ces bonus ont le choix entre toucher l’argent tout de suite et le placer sur un Plan d’épargne d’entreprise, (PEE), ou sur un Plan d’épargne retraite collectif (Perco). Aujourd’hui, une large majorité de salariés choisissent d’épargner ces sommes. Avec l’inflation haute qui sévit, encore davantage de salariés pourraient être tentés d’épargner.
Ce sont des salariés de grandes entreprises qui touchent des primes de participation ou d’intéressement en France. 90% des grandes sociétés font profiter leurs collaborateurs de ces systèmes. En revanche, ils peinent à convaincre les TPE et les PME. C’est pour cette raison que la participation et l’intéressement vont être au centre de la loi sur le pouvoir d’achat que le gouvernement prépare et qui doit être votée juste après les législatives.
Le ministre de l’Économie s’est dit prêt à simplifier drastiquement une nouvelle fois les dispositifs d’intéressement et de participation pour que les PME et les entreprises de moins de dix salariés s’y mettent. Bruno Le Maire a demandé aux organisations patronales de lui faire des propositions dans ce sens. Les entreprises de moins de cinquante salariés pourraient être obligées de verser de la participation et la distribution de dividendes pourrait être conditionnée à l’existence d’un accord de partage des bénéfices avec les salariés.
Revue de presse : France Info – Philippe Duport le 30 mai 2022