Revue de Presse : Jonathan Grelier, le 6 avril 2021 – Les Echos Entrepreneurs
A cause de la crise, de nombreuses start-up, TPE, PME ou ETI connaissent une situation financière délicate. Malgré ce contexte, un éventail d’éléments de rémunération apporte de la reconnaissance à ses salariés, rappelle Ludovic Wolff, directeur de l’activité de conseil « rémunération » chez Willis Towers Watson.
La sortie de crise ne semble pas imminente et les salariés ont parfois été soumis à des charges de travail et de stress accrues. Dans quelle mesure le chef d’entreprise peut-il les récompenser ?
En ces temps difficiles, il est particulièrement important que le chef d’entreprise reconnaisse les efforts fournis, mais il doit tenir compte des contraintes budgétaires, qui empêchent parfois toute augmentation salariale. Il existe en France de nombreux leviers à activer pour récompenser ses salariés, un véritable package d’éléments de rémunération.
Concrètement, quels sont ces leviers ?
Certains, comme la prime du treizième mois ou la prime de vacances, qui octroie au salarié un coup de pouce financier au moment du départ en vacances, sont soumis aux cotisations sociales. Le gouvernement a, en revanche, annoncé le renouvellement pour 2021 de la « prime Macron ». Elle s’élève au maximum à 1.000 euros. Voire à 2.000 euros pour les entreprises qui auront conclu un accord d’intéressement d’ici à la fin de l’année. Exonérée de cotisations sociales et défiscalisée, cette prime exceptionnelle de pouvoir d’achat concerne tous les salariés, sous un certain niveau de salaire encore non défini. En 2019 et 2020, cette prime avait été versée aux salariés gagnant moins de trois fois le SMIC.
Les primes d’intéressement et de participation sont deux autres leviers majeurs. Ces primes exonérées de cotisations sociales doivent toutes deux être prévues par un accord d’entreprise. L’intéressement permet à l’entreprise d’associer les salariés aux résultats de l’entreprise et donc les inciter à la performance. La prime versée dépend de la réalisation d’objectifs de résultats définis dans l’accord. Elle peut être répartie de manière uniforme, ou selon la rémunération des salariés et/ou leur temps de présence dans l’entreprise. Tous les salariés y ont droit. Une condition d’ancienneté peut être mise en place, sans excéder trois mois. Les sommes versées au titre de l’intéressement sont assujetties à la CSG et à la CRDS ainsi qu’au forfait social au taux de 20 %, sauf si l’entreprise compte moins de 250 salariés. Obligatoire dans les sociétés de plus de 50 salariés, la participation permet de redistribuer une partie des bénéfices de l’entreprise à ses employés. Les entreprises de moins de 50 salariés qui la versent n’ont pas à s’acquitter du forfait social.
Le « bien-être » est de plus en plus évoqué dans le souci de reconnaissance…
Cela peut se traduire par une offre de coaching ou par l’achat d’un outil numérique, comme une tablette ou un smartphone. Il s’agit d’un avantage en nature taxable à hauteur de 10 % du prix d’achat public TTC de l’objet. On peut également citer les chèques cadeaux, exonérés de cotisations et contributions de Sécurité sociale jusqu’à 171,40 euros pour 2021, voire plus sous certaines conditions. Les chèques-vacances peuvent aussi être exonérés de cotisations sociales, sous certaines conditions dans les entreprises de moins de 50 salariés ou lorsqu’ils sont financés à 100 % par le Comité social et économique (CSE). Les aides pour financer des activités de service à la personne ou de garde d’enfants sont également exonérées de cotisations sociales et de CSG-CRDS dans la limite de 1.830 euros par an et par salarié. Les titres-restaurant bénéficient également d’une exonération de cotisations sociales dans la limite de 5,55 euros par titre .
Enfin, le « forfait mobilités durables », exonéré de cotisations et contributions sociales jusqu’à 500 euros par an et par salarié, sert aussi à récompenser ses équipes tout en encourageant le vélo ou le covoiturage entre le domicile et le lieu de travail.
Comment faire en sorte que cette récompense soit la plus efficace possible ?
Quand ce n’est pas possible de donner à tout le monde, il faut réfléchir à une segmentation. Si l’on cible les bonnes personnes à partir d’une mesure de la performance, la décision sera bien acceptée. La récompense doit ensuite tenir compte des aspirations différentes des différentes générations présentes dans une entreprise. Les entreprises les plus avancées offriront à leurs salariés un choix entre les différents éléments de rémunération.
Revue de Presse : Jonathan Grelier, le 6 avril 2021 – Les Echos Entrepreneurs