Alors que le marché parisien évoluait l’an passé à des niveaux proches de ses records, certaines des valeurs du CAC 40 ont connu des variations de…
Revue de presse : AMF , 14 novembre 2024
Alors que le marché parisien évoluait l’an passé à des niveaux proches de ses records, certaines des valeurs du CAC 40 ont connu des variations de cours spectaculaires. Dans une étude réalisée sur la période 2013-2023, l’Autorité des marchés financiers (AMF) revient sur ce phénomène, qui reste rare et n’est pas propre au marché français, et sur ses causes possibles.
L’an passé, l’indice phare du marché parisien, le CAC40, a vu quelques-unes de ses valeurs enregistrer des variations de cours négatives record par rapport à la clôture de la veille. Dans le cadre de sa mission de surveillance des marchés financiers, pour mieux comprendre les tendances à l’œuvre, l’AMF s’est donc attachée à examiner les caractéristiques du phénomène et ses possibles causes.
Un phénomène perceptible ailleurs en Europe et aux Etats-Unis
Son analyse des cas de variations importantes à la hausse comme à la baisse ajustée de la tendance du marché (c’est-à-dire les variations, corrigées des variations de l’indice, de 10 % et plus par rapport à la clôture de la veille) met en évidence une fréquence plus importante en 2023 des cas de variations significatives à la baisse : réalisée sur l’ensemble des valeurs du CAC40, l’étude recense, pour 7 d’entre elles, 9 variations à la baisse de 10 % et plus, après 3 variations en 2022 et 6 en 2021. A titre de comparaison, sur la période 2013-2017, elle n’a observé que 1 à 4 cas similaires par an. De plus, l’analyse montre des décrochages à la baisse d’amplitude plus marquée qu’auparavant.
Ce phénomène, de survenance encore rare, n’est pas propre au marché parisien, et la croissance de sa fréquence est également perceptible ailleurs en Europe et aux Etats-Unis.
Pour les 7 valeurs concernées par les décrochages de cours les plus importants, l’analyse de l’AMF témoigne dans les semaines qui suivent d’une absence de retour à leurs niveaux d’avant décrochage. En revanche, la liquidité des titres n’apparaît pas dégradée : les volumes échangés n’affichent pas de baisse significative lors des séances suivantes et la profondeur du carnet d’ordres (nombre de titres offerts à l’achat et à la vente) ainsi que l’écart entre les prix offerts à l’achat et ceux offerts à la vente restent stables.
Des valorisations élevées et une concentration de la performance
Enfin, l’AMF a examiné les possibles causes du phénomène. Elle a tout d’abord étudié le comportement des différents intervenants sur le marché parmi lesquels les vendeurs à découvert, les sociétés de gestion et les investisseurs individuels, sans parvenir à la conclusion qu’une seule de ces catégories d’intervenants n’apparaisse comme la cause principale des décrochages observés.
Puis elle s’est intéressée au niveau de valorisation et à la performance du marché. En 2023, les ratios cours/bénéfices estimés par action en France, comme aux Etats-Unis, sont revenus à des niveaux proches de plus hauts historiques. En conséquence, les mauvaises nouvelles, comme la publication de résultats financiers jugés décevants, ont pu être davantage sanctionnées par le marché. De plus, depuis quelques années, il s’opère une concentration de la performance sur quelques valeurs phare au sein des indices : les investisseurs semblent récompenser davantage les valeurs jugées performantes et sanctionnent plus sévèrement celles qui déçoivent. En 2023, par exemple, 11 valeurs de l’indice Stoxx Europe 600 ont représenté à elles seules 50 % des gains de l’indice. De fait, cette tendance se traduit par une décorrélation des valeurs au sein d’un même indice.
Revue de presse : AMF , 14 novembre 2024