«Le Logement semble redevenir une priorité»: les professionnels saluent les annonces de Barnier

Revue de presse : Le Figaro, Marie Richard 2 octobre 2024

Les annonces du premier ministre lors de son discours de politique générale ont dans l’ensemble satisfait les professionnels de l’immobilier, à l’exception des sociétés de rénovation énergétique.

Le premier ministre était attendu au tournant par les professionnels de l’immobilier. Et ces derniers se montrent dans l’ensemble satisfaits des déclarations de Michel Barnier, que ce soit les constructeurs, les courtiers, ou les promoteurs. Le premier ministre a lancé une annonce forte lors de son discours de politique générale prononcée devant l’Assemblée nationale hier: le report de l’interdiction de louer des passoires thermiques. Le Diagnostic de performance (DPE) sera «simplifié» et «le calendrier, adapté».» Il s’est également montré«favorable à l’extension du prêt à taux zéro pour les primo-accédants (qui achètent un logement pour la première fois) sur tout le territoire ».

Les professionnels saluent quasi unanimement ces annonces. «Enfin, le Logement semble redevenir une réelle priorité pour le Gouvernement, Michel Barnier en ayant fait le deuxième de ses sept axes d’urgence», souligne Loïc Cantin, président de la Fédération nationale de l’immobilier, Fnaim. «Cela démontre une réelle prise de conscience de l’urgence à agir et réagir, et c’est une bonne nouvelle!». Même son de cloche du côté de la Fédération française des constructeurs de maisons individuelles (FFC): «Le retour du PTZ partout sur l’ensemble du territoire sera de nature à relancer l’accession à la propriété des primo-accédants et donc la construction neuve sous toutes ses formes. Par ailleurs, la prise de conscience des conséquences catastrophiques de la politique du ZAN sur les territoires périphériques est une excellente nouvelle», indique Damien Hereng, président de la FFC. De même du côté de l’Union Nationale des Aménageurs (Unam) qui salue la «lucidité de Michel Barnier selon lequel «pour construire, il faut du foncier».

Une absence de coup de pouce fiscal aux propriétaires

Les courtiers aussi se montrent ravis. «Ce sont des bonnes nouvelles qui sont clairement empreintes de bon sens notamment pour le DPE et la construction. Concernant le PTZ, si c’est également une bonne nouvelle pour ceux qui achètent pour la première fois, le coût de cette mesure si nous sommes réellement sur une généralisation à l’ensemble du territoire ne sera pas négligeable pour les finances publiques», commente Maël Bernier, directrice de la communication et porte-parole de Meilleurtaux. Pierre de Buhren, directeur général du courtier Empruntis répond: «l’élargissement du PTZ à l’ensemble du territoire est une mesure qui contribuera à la primo-accession, notamment des ménages modestes, dans cette période où les taux, bien qu’à la baisse, demeurent élevés». Avec un bémol toutefois: «On peut regretter l’absence d’incitation fiscale au profit des propriétaires bailleurs».

Les sociétés spécialisées dans la rénovation énergétique se montrent quant à elles plus frileuses. «Après les stop-and-go réglementaires, après le coup de rabot sur l’enveloppe de MaPrimeRénov’, on nous annonce désormais un rétropédalage sur le calendrier d’interdiction des passoires. Nous assistons à un détricotage inquiétant des politiques de rénovation énergétique françaises. Quel message envoyé aux Français? Quels repères donnons-nous aux propriétaires de biens? Quelle ambition la France se donne-t-elle vraiment pour parvenir à rénover massivement et durablement les logements des Français?», regrette Audrey Zermati, directrice stratégie chez Effy, spécialisée dans la rénovation énergétique, qui réclame le maintien du calendrier prévu initialement: (les passoires classées G devaient interdites de location au 1er janvier 2025, les F au 1er janvier 2028 et les logements E au 1er janvier 2034). «Le fait de reporter ces obligations ne va pas dans le bon sens. Il faut une stabilité dans le cadre réglementaire. Les aides ont changé au 1er janvier, elles ont de nouveau changé en mai. Le DPE a été recalculé pour les petites surfaces récemment et en septembre on le change à nouveau. Le particulier est paumé et ne passe plus à l’acte, il décale ses projets. Toutes ces remises en question produisent l’effet inverse que celui souhaité par les politiques», s’emporte Sylvain Le Falher, cofondateur d’Hello Watt. Avant d’ajouter: «Les propriétaires qui louent des passoires, ne font pas de travaux et continuent à les louer. On fait perdurer cette situation

Jean-Régis de Vauplane, de chez Ithaque, pense également que «c’est une erreur. On va envoyer un très mauvais signal aux propriétaires bailleurs qui se disent si on a décalé une fois, le gouvernement pourra décaler une deuxième fois. Ils vont tout mettre en pause voire annuler leur projet de rénovation. Ces annonces vont juste atteindre la crédibilité de la parole politiqueOn ne résout ni le problème de la rénovation énergétique ni le problème du manque de biens à louer», selon lui. La Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment (Capeb), attend des réponses sur plusieurs domaines dont le budget du dispositif MaPrimeRénov’, la simplification du label RGE, reconnu garant de l’environnement, un label obligatoire pour les artisans qui procèdent à des travaux de rénovation énergétique. En un an, le nombre de sociétés agréées par l’État (label Reconnu garant pour l’environnement, RGE) pour améliorer la performance énergétique de votre logement, a dégringolé de 16%. La Capeb demande de faciliter l’accès au marché des artisans du bâtiment.

Revue de presse : Le Figaro, Marie Richard 2 octobre 2024

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