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Les réseaux sociaux, nouvel eldorado des arnaques financières

Revue de presse : Français à l’étranger, 30 octobre 2023

Le Parquet de Paris, l’AMF, l’ACPR et la DGCCRF ont alerté lors d’une conférence de presse commune sur la montée des pratiques commerciales trompeuses d’influenceurs.

500 millions d’euros chaque année. Cette estimation du préjudice global subi par les victimes d’escroqueries financières en France par le Parquet de Paris a été livrée lors d’une conférence de presse conjointe sur l’évolution du phénomène avec l’Autorité des marchés financiers (AMF), l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) et la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Un chiffre relativement stable d’une année sur l’autre, mais possiblement en-dessous de la réalité car lié au nombre de procédures. Les autorités ont d’ailleurs rappelé que la crise sanitaire s’était accompagnée d’un regain d’offres frauduleuses d’investissement qui attirent les épargnants en quête de rendements dans un contexte de taux bas. Guy Grangirard, président de l’association de consommateurs ADC France, avait fait part en mai dans L’Agefi Actifs d’une augmentation exponentielle des préjudices rapportés sur les arnaques aux faux livrets d’épargne.

Montée en puissance des réseaux sociaux dans les arnaques

Si le spectre des arnaques financières est en constante évolution, le mode opératoire des escrocs présente des constantes : faux sites usurpant l’identité de vrais acteurs, recueil de données personnelles pour proposer un produit «ciblé», conseiller empathique au bout du fil… Là où les arnaques se renouvellent, et accèdent ainsi à un nouveau public, c’est par un nouveau point d’entrée, celui des réseaux sociaux. «Le partage des faux bons plans sur les réseaux démultiplie l’impact des arnaques, indique Virginie Beaumeunier, directrice générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes. Cet impact est maximisé par le recours aux influenceurs comme vecteurs publicitaires.»

Le consommateur, rassuré par l’appartenance à une communauté de relation ou par la promotion de l’influenceur, est moins regardant au moment d’investir dans des produits financiers. Or, ceux-ci servent souvent de vitrine légale à un système pyramidal. Le vendeur se rémunère en réalité sur les gains financiers qui résultent de l’affiliation des nouveaux membres. 

Les CSP – et les jeunes, cibles privilégiées

Les CSP – et les jeunes, notamment issus de quartiers périurbains, sont les cibles privilégiées de ces arnaques qui passent par Instagram, Tik Tok, Snapchat ou Whatsapp. Si la pyramide de Ponzi est le schéma le plus rencontré, le domaine du trading n’est pas en reste, notamment sur le Forex et les crypto-monnaies.

Dans le même registre, L’ACPR a souhaité attirer l’attention sur le développement d’offres frauduleuses de crowdfunding ou de crowdlending créant la confusion avec l’activité régulée de financement participatif. 

Il arrive aussi que les influenceurs proposent des placements alléchants sans respecter les avertissements d’usage. Nabilla Benattia avait en 2018 promu un service de formation au crédit proposé par un site internet spécialisé dans la vente et l’achat de bitcoins. Problème, sa story ne mentionnait pas qu’elle était rémunérée par la société concernée. Par ailleurs, elle alléguait de rendements allant jusqu’à 80%, de placements garantis et d’une gratuité du service. Allégations qui se sont soldées par une amende transactionnelle de 20.000 euros pour pratiques commerciales trompeuses, assortie d’une mesure de publicité.

«L’escroquerie est difficile à prouver et nécessite des actes d’enquête longs alors que la pratique commerciale trompeuse est une infraction quasiment matérielle, prévient Françoise Benezech, première vice-procureure au Parquet de Paris. Les réponses sont nombreuses et variées, comme la transaction pénale qui est un premier niveau de réponse et permet d’aborder une gradation aux sanctions.» Pour ceux qui seraient surpris de la faiblesse de la sanction, la procureure rappelle qu’il s’agit d’une première en la matière qui fait office d’avertissement à l’endroit des autres influenceurs. 

Le phénomène est en effet loin d’être isolé : la DGCCRF a confirmé une montée des pratiques commerciales trompeuses en ligne dans le domaine des services financiers, notamment de la part d’influenceurs. En réaction, elle a fait de la lutte contre les pratiques déloyales du marketing d’influence l’un de ses axes de contrôle prioritaire pour 2022. 

Revue de presse : Jonathan Blondelet le 13/12/2021 L’AGEFI Quotidien

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