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Plan d’épargne retraite : pourquoi les jeunes épargnants se ruent sur le PER

Revue de presse : Capital.fr – Thibaut LAMY – 4 novembre 2021

En 2021, les trentenaires représentent 22% des nouveaux souscripteurs d’un plan d’épargne retraite, contre 15% en 2020, selon les données du courtier Meilleurtaux Placement. Une évolution liée en grande partie à la flexibilité de ce produit.

Les trentenaires à l’assaut du plan d’épargne retraite (PER) ? Si l’expression est peut-être exagérée, force est de constater que les 30-39 ans sont de plus en plus nombreux à souscrire ce produit ouvert à la commercialisation depuis le 1er octobre 2019. Selon les statistiques* de Meilleurtaux Placement, dévoilées en exclusivité par Capital ce jeudi 4 novembre, les trentenaires ont souscrit plus d’un nouveau PER sur cinq (22%) en 2021. Toujours d’après les statistiques du courtier en produits d’épargne, cette proportion se limitait à 15% un an plus tôt. A cette évolution, il convient d’ajouter celle des néo-souscripteurs de moins de 30 ans, encore très minoritaires dans la population détentrice d’un plan d’épargne retraite, mais qui se fait petit à petit une place : elle passe de 4% des primo-adhérents en 2020 à 7% en 2021. 29% des nouveaux souscripteurs sont ainsi âgés de moins de 40 ans en 2021, soit 10 points de plus qu’en 2020. Conséquence : l’encours moyen sur les PER a dans le même temps chuté de ​​7.400 à 4.700 euros, ces populations disposant logiquement de moyens financiers plus limités.

L’avantage de la sortie en capital

Mais comment expliquer un tel engouement des jeunes épargnants pour un produit “tunnel”, qui, par définition, est bloqué jusqu’à la retraite et peut effrayer les moins prévoyants ? Pour Stefan de Quelen, directeur général de Meilleurtaux Placement, malgré cette caractéristique à première vue peu enviable, la flexibilité du PER a su convaincre ces populations par nature peu concernées par la retraite : “Sur les produits historiques, Perp et Madelin, la contrainte des sorties obligatoires en rente était un vrai sujet. Les jeunes épargnants craignaient de ne pas pouvoir récupérer leur capital à la retraite”, explique-t-il. Car, il faut le rappeler, les détenteurs de telles enveloppes ne peuvent pas racheter leurs économies en une seule fois, à la liquidation de la retraite, mais seulement sous forme de rente mensuelle. Une règle, certes assouplie depuis le 1er juillet dernier, mais seulement pour les contrats offrant une rente mensuelle inférieure à 100 euros, qui peuvent désormais faire l’objet d’un rachat unique en capital.

Le PER, créé en grande partie pour simplifier et démocratiser l’épargne retraite, répond à cette problématique : “Il offre la possibilité de sortir soit en rente, soit en capital, précise Stefan de Quelen. Ce qui a complètement débloqué la population des jeunes.” Cette enveloppe donne par ailleurs la possibilité de débloquer son capital dans plusieurs cas (invalidité, décès du conjoint, fin des droits au chômage, surendettement…) et, surtout, pour l’achat de la résidence principale. Des caractéristiques qui font du PER un produit “moins angoissant que les autres”, tranche le dirigeant.

“Une prise de conscience de l’importance de préparer sa retraite”

Autre avantage, fiscal celui-ci, qui participe au succès du PER chez les jeunes : la déductibilité des versements du revenu imposable. Avec à la clé, une économie d’impôt substantielle, surtout pour les contribuables situés dans une tranche marginale d’imposition (TMI) d’au moins 30%, et dont les revenus sont inexorablement amenés à baisser à la retraite – le capital étant imposé lors du rachat. Autant de qualités mises en avant par les acteurs du marché de l’épargne mais aussi par le gouvernement, qui vante régulièrement l’attrait du PER.

Enfin, “la prise de conscience de l’importance de préparer sa retraite chez les jeunes joue aussi, avec le ‘timing’ sanitaire qui leur a fait comprendre que rien n’est acquis”, ajoute Stefan de Quelen. C’est cette accumulation de facteurs, aussi bien propres au plan d’épargne retraite que conjoncturels, qui explique la diffusion grandissante du PER chez les jeunes épargnants.

Revue de presse : Capital.fr – Thibaut LAMY – 4 novembre 2021

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