Retour sur les marchés financiers – juillet 2021

blue and yellow graph on stock market monitor

Le cycle de croissance est toujours bien orienté avec toutefois deux incertitudes majeures, à savoir l’évolution de la situation sanitaire, d’une part et l’évolution du taux d’inflation, d’autre part. Sur le plan sanitaire, le variant delta de la Covid-19,  s’est rapidement répandu aussi bien dans les pays non vaccinés que dans les pays vaccinés. Toutefois, le nombre de décès est pratiquement stable, pour l’instant, dans les pays vaccinés. Les pays du sud-est asiatique sont, en ce moment, à un probable pic de contamination. En Indonésie, où la situation semble se stabiliser, le nombre de nouveaux cas quotidiens est de plus de 40000 avec un nombre de morts de plus de 1500 par jour. Un peu partout les autorités locales imposent de nouvelles mesures sanitaires allant du port du masque obligatoire (Los Angeles) à une nouvelle fermeture des commerces non essentiels (Sydney). Les espoirs d’un retour à la vie normale se heurtent donc encore à de nombreuses incertitudes même si la tendance de fond n’est pas remise en question à ce stade.

Les derniers indices PMI confirment l’accélération de l’activité en Europe, notamment portée par les services et son maintien à un niveau élevé aux Etats-Unis. La zone euro devrait ainsi retrouver son PIB d’avant crise début 2022. L’activité aux Etats-Unis continue d’être perturbée par des problèmes d’approvisionnement, alors que la demande des ménages est toujours vigoureuse. Les banques centrales occidentales affirment leur tolérance accrue à une inflation transitoire et repoussent à un horizon assez lointain une remontée possible de leurs taux directeurs. Le niveau d’inflation aux Etats-Unis continue concommitament de surprendre à la hausse, porté par les voitures d’occasions (conséquence de la pénurie de semi-conducteurs limitant la production d’automobiles neuves) et par le prix du logement. Les marchés financiers anticipent maintenant une inflation de 2.38% pour les dix prochaines années aux Etats-Unis. L’absence de réaction à la hausse notable des salaires incite les économistes à prévoir un recul progressif de la dynamique inflationniste.

En Chine, la publication du PIB du second trimestre confirme le ralentissement en cours, la production industrielle demeurant cependant à un niveau supérieur à celui d’avant crise. La Banque de Chine accompagne le ralentissement en réduisant le taux de réserves obligatoires des banques, réinjectant ainsi un peu de liquidités dans son économie. Le gouvernement chinois souhaite à la fois contrôler le secteur privé qui s’est beaucoup développé ces dernières années et répondre aux attentes d’une population qui se plaint des inégalités croissantes. Il cherche ainsi à mettre en place les conditions d’une « prospérité commune » qui fait suite à la politique de croissance de Deng Xiaoping (« Laissons certaines personnes devenir riche dans un premier temps »). Cette politique de transition, déjà en cours, est constituée de trois volets, à savoir, le développement technologique, la sécurité et la prospérité de la classe moyenne. Il s’agit de lutter contre les monopoles et les pratiques anti-concurrentielles, de protéger les enfants et les adolescents (notamment contre l’addiction au jeu ou des coûts éducatifs trop élevés), d’étendre la couverture sociale aux dizaines de millions de travailleurs dont le statut « flexible » induisait une certaine précarité. Il est vrai qu’aujourd’hui, les ménages chinois pâtissent du coût croissant de l’éducation, de la santé et de l’immobilier ce qui se répercute d’ailleurs sur leurs choix de n’avoir qu’un seul enfant. Les dernières mesures annoncées il y a quelques jours concernant le secteur de l’éducation ont surpris tout le monde par leur dureté. Les grandes entreprises chinoises de l’éducation privée devront tendre vers un statut « associatif » (dans le sens français du terme) et ne plus chercher à faire des profits ni à se financer avec des capitaux étrangers. Elles ne pourront plus employer des professeurs étrangers et devront veiller à ce que le patriotisme soit un thème central des programmes. Les cours pour les enfants sont par ailleurs interdits le soir et pendant les vacances. Cet effort règlementaire est appelé à se poursuivre avec, pour le gouvernement chinois, la recherche d’un équilibre entre profitabilité et responsabilité sociale. Les secteurs de la santé et de l’assurance feront probablement l’objet, eux aussi, de nouvelles mesures.

 Alors que l’environnement demeure favorable pour les résultats des entreprises, le potentiel de remontée des taux est élevé. Le niveau actuel des taux réels semble intenable à moyen terme. Il peut s’expliquer, soit par un signal pessimiste envoyé par le marché obligataire qui annoncerait un recul prononcé de la croissance (du fait d’une résurgence du risque sanitaire et d’un désengagement de l’état, par exemple), soit un déséquilibre momentané sur le marché lié au « Quantitative Easing » (rachats de titres par la Fed). Au regard de l’ensemble des indicateurs avancés, hors risque sanitaire, si la croissance va quelque peu ralentir, elle devrait demeurer à un niveau relativement élevé ces dix-huit prochains mois ce qui milite pour une remontée des taux longs. Le niveau de valorisation des marchés actions est toujours élevé et ce, en particulier pour les segments de marché adorés par les investisseurs depuis maintenant plus de dix ans, à savoir les valeurs de croissance.

L’approche équilibrée est privilégiée en conservant des fonds dont les styles de gestion sont variés privilégiant pour les uns les valeurs de croissance et pour les autres les valeurs cycliques ou les valeurs défensives. Cette stratégie s’adapte a la phase de transition de la conjoncture économique et financière que nous traversons.

Sources principales : Banque de France, Federal Reserve, FMI, OCDE, BIS, BEA, BCE, BOJ, BOC, Bloomberg, Reuter, Facset, Financial Times, CGPConseils, Agence Internationale de l’Energie, OMC, INSEE, Euler Hermès, Coface, MIT, ISTAT.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *