Juin 2020 – Actualité des marchés financiers

jeudi 2 juillet 2020
16:08

L’origine de la crise économique, la Covid-19, est toujours une source d’inquiétude. Aux Etats-Unis, les états les plus touchés, comme celui de New-York, connaissent une sortie de crise tandis que d’autres, dans le sud et l’ouest du pays voient le nombre de personnes infectées croître rapidement. Globalement, la pandémie continue de progresser dans le monde. On ne sait pas encore si l’on peut être infecté plusieurs fois par la Covid-19, ni quelle est la période éventuelle d’immunité. On comprend que ce facteur sera déterminant ces prochains mois.

La Covid 19 a mis fin au plus long cycle de croissance économique américain depuis la seconde guerre mondiale (128 mois) en février dernier. La récession est à la fois très courte, violente et synchronisée puisqu’elle touche concomitamment 90% des pays. Le déconfinement signe la reprise de l’activité. Les indicateurs économiques sont globalement bien orientés. L’incertitude sanitaire demeure cependant extrême et rend les prévisions économiques hasardeuses pour ses prochains mois, de nombreux secteurs continuant de souffrir des mesures de précaution.

La consommation a fortement rebondi tout en demeurant un peu en deçà de ce qu’elle aurait dû être normalement ; en France, l’Insee évalue cet écart à -5% pour le mois de juin pour la consommation et à -12% pour l’activité économique. Les dernières prévisions de croissance du FMI (juin 2020) illustrent bien l’intensité de la crise mais aussi la force du rebond attendu notamment du fait de l’effort exceptionnel des pouvoirs publics. Toutefois, le niveau de la dette fragilise notre situation pour les prochaines crises. A moyen et long terme, la monétisation toujours plus grande de la dette publique, une réduction relative des échanges mondiaux et un soutien politique au partage de la valeur ajoutée en faveur des salariés portent les germes d’une nouvelle ère inflationniste.

La BCE a confirmé qu’elle souhaitait poursuivre son effort de soutien à l’économie, dans un contexte de forte incertitude sanitaire et d’une solution médicale qui ne devrait pas arriver cette année. De son côté, la Fed a indiqué qu’il faudra longtemps pour revenir à la situation de plein emploi de 2019 et qu’elle maintiendra durablement des taux très bas. Les plans de relance budgétaire se succèdent dans le monde. Passées au second plan de l’actualité, les tensions commerciales entre les Etats-Unis et les Européens subsistent, tandis que les négociations sur le Brexit n’avancent pas, ces deux éléments étant amenés à peser sur la croissance. En Chine, l’activité progresse maintenant en dépit d’une demande extérieure très faible et ce, grâce au consommateur domestique. L’Inde, confrontée à une forte progression des défauts et à la hausse du déficit public, voit, quant à elle, sa note dégradée par Fitch.

Les marchés ont été portés depuis fin mars par les différents plans de relance et par les perspectives de reprise économique liées au déconfinement. Les bourses mondiales ont cependant globalement cessé de progresser à partir du 9 juin, confrontées à l’incertitude sanitaire d’une part et à la prise de conscience qu’il faudra du temps pour retrouver les niveaux d’activité de 2019, d’autre part. On notera d’ailleurs que le Vix (indicateur de volatilité) est encore à un niveau très élevé tandis que le cours de l’or est soutenu, ce qui dénote historiquement une certaine inquiétude des opérateurs. Les taux souverains demeurent très bas, grâce à l’action des banques centrales, en dépit de l’augmentation des déficits publics.

Alors que la marge de progression des marchés nous semble plus incertaine à court terme, nous réduisons d’un cran le risque de nos allocations afin de prendre acte de l’avance les marchés sur la réalité. Les actions américaines nous semblent être un premier choix pour réduire notre risque, dans une optique assez contrariante. Le S&P 500 est pratiquement revenu à son niveau du début de l’année et l’écart de valorisation avec l’Europe et l’Asie est très élevé. On notera que les bénéfices portant sur 2020 étant déprimés, il est normal d’avoir des multiples courants (« PE ») élevés, les marchés anticipant logiquement leur rebond.

Sources principales : Banque de France, CGP Conseil, Federal Reserve, FMI, OCDE, BIS, BEA, BCE, BOJ, BOC, Bloomberg, Reuter, Facset, Financial Times, Agence Internationale de l’Energie, OMC, INSEE, Euler Hermès, Coface, MIT, ISTAT.

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