Le consensus table sur un cycle économique associant une faible croissance et une faible inflation. La Covid-19 est atoujours le déterminant principal de l’évolution de la conjoncture économique mondiale. La dynamique de la pandémie demeure notamment préoccupante en Inde, alors que le confinement imposé par Modi en mars dernier n’aura finalement pas eu l’efficacité de celui qui a été suivi en Chine ou en Europe du fait de la densité de la population, de la pauvreté, de l’insalubrité et des habitudes sociales. Face à la résurgence de foyers infectieux, les gouvernements sont confrontés à un dilemme, chaque mesure de confinement ayant une contrepartie économique néfaste. La généralisation croissante du port du masque associée à la multiplication des tests pour contrôler les chaînes de contamination, le confinement ponctuel et les restrictions de déplacement de voyageurs provenant de zones à risque sont les principales mesures défensives déployées aujourd’hui. Il s’agit de limiter la propagation du virus tout en évitant un retour au confinement généralisé, économiquement catastrophique.
La société britannique Synairgen a mis au point un traitement prometteur. Les résultats obtenus enregistrent une baisse de 80% du risque de forme grave mais ne portent encore que sur un petit nombre de cas. Une confirmation par des études plus larges est nécessaire tandis que l’interféron est une molécule assez couteuse. Si plusieurs vaccins sont en cours de test, les dernières études constatent cependant une diminution progressive du niveau d’anticorps limitant la perspective d’une immunité définitive. L’objectif semble donc être l’atténuation des vagues de contaminations et la réduction de la mortalité plutôt que l’éradication de la maladie qui est bien installée dans le monde entier.
D’un point de vue macro-économique, l’ensemble des indicateurs avancés pointent vers une reprise de l’activité, particulièrement en Europe. Ainsi les PMI provisoires (enquêtes de confiance) de juillet étaient en forte hausse dans la zone euro, à 54.8 contre 48.5 en juin soit très nettement en territoire de
croissance. Les dirigeants européens ont par ailleurs réussi à s’accorder sur un plan de relance. La mutualisation d’une partie de la dette européenne est un pas important vers la solidarité et l’intégration politique tout en aidant particulièrement les pays du Sud et de l’est du vieux continent. La France est contributrice nette et les pays frugaux (Autriche, Pays-Bas, Danemark, Suède) ont montré leur pouvoir de négociation en obtenant de nombreux avantages. Les négociations sur le Brexit se poursuivent et les points de vue se rapprochent avec la recherche d’un accord moins ambitieux. Le risque de voir les Européens trop céder pour trouver un compromis nous semble assez élevé.
Le rebond économique est moins visible aux Etats-Unis, pénalisé par la croissance de la pandémie. Les élections présidentielles se rapprochent, le président Trump semble vouloir durcir sa position face à la Chine, en partie par stratégie électorale, qui est de nouveau accusée de voler des secrets industriels à des entreprises américaines. Les indices de confiance des consommateurs demeurent, quant à eux, décevants, A noter : le niveau très faible des taux réels sur les marchés obligataires résultent à la fois de l’action de la Banque Centrale mais aussi d’un certain pessimisme des investisseurs. En Chine, le PIB a enregistré une croissance de 3.2% pour le second trimestre de l’année en variation annuelle après une contraction de 6.8% au premier trimestre. Ici aussi, soutenue par de multiples mesures de soutien budgétaire (nouvelles dépenses en infrastructures) et monétaire, la reprise devrait se poursuivre.
L’évolution des marchés a été marquée par la forte baisse du dollar et le retour des taux d’emprunt de l’Italie a des niveaux très bas. Si l’économie est repartie dans la bonne direction, l’avance prise par les marchés et la forte incertitude portant sur ces prochains mois nous poussent à la prudence. La conjoncture est étroitement liée à l’évolution de la pandémie, ce qui laisse une grande marge d’erreur à toutes les prévisions. Politiques de relance budgétaire et politique monétaire coopèrent pleinement pour donner un peu d’oxygène aux entreprises et aux consommateurs et soutiennent les marchés, dont la valorisation est généreuse en instantané.
Sources principales : Banque de France, CGP Conseil, Federal Reserve, FMI, OCDE, BIS, BEA, BCE, BOJ, BOC, Bloomberg, Reuter, Facset, Financial Times, Agence Internationale de l’Energie, OMC, INSEE, Euler Hermès, Coface, MIT, ISTAT.