Financement des entreprises : un accès maintenu, mais une vigilance accrue face aux incertitudes économiques
Publié le 23 octobre 2025, le dernier rapport de l’Observatoire du financement des entreprises (OFE), piloté par la Banque de France, dresse un bilan contrasté de la situation des TPE et PME françaises.
S’il confirme un accès globalement favorable au financement, il alerte sur une série d’incertitudes structurelles qui appellent à un renouvellement des mécanismes d’accompagnement.
Entre fragilités économiques persistantes, essor du capital-risque et défis liés à la transmission, le rapport met en lumière la nécessité d’une approche stratégique pour garantir la pérennité du tissu entrepreneurial français.
1. Un accès au financement globalement préservé
Les TPE et PME françaises ont fait preuve d’une résilience exceptionnelle face aux crises successives : pandémie, inflation, crise énergétique et tensions géopolitiques.
Selon la Banque de France, ces entreprises continuent de bénéficier d’un accès solide au financement grâce au soutien bancaire et public, notamment via les Prêts Garantis par l’État (PGE) et le Plan de Relance.
Mais la Banque de France met en garde contre une lecture trop optimiste : la solidité apparente du financement masque des fragilités profondes.
Certaines entreprises, notamment les TPE et les structures faiblement capitalisées, peinent à reconstituer leurs marges et à absorber la hausse des coûts du crédit.
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2. Des conditions de crédit plus sélectives
Le rapport relève que 9 entreprises sur 10 obtiennent un crédit d’investissement, mais les conditions d’octroi se sont durcies.
Les banques privilégient désormais les structures les plus solides, disposant de bilans équilibrés et de perspectives de croissance stables.
Cette prudence s’explique par :
- le ralentissement économique constaté en 2025,
- la hausse des taux directeurs,
- et la multiplication des défaillances d’entreprises depuis la fin des aides exceptionnelles.
Ainsi, si la disponibilité du financement reste forte, la sélectivité du crédit s’intensifie, excluant de fait certaines TPE fragilisées.
3. Le capital-risque, un levier à renforcer
La Banque de France souligne le rôle crucial du capital-risque et du capital-développement pour soutenir la croissance des PME innovantes.
Cependant, la France accuse encore un retard significatif : les montants levés sont bien inférieurs à ceux observés dans d’autres grands marchés européens.
Les auteurs du rapport recommandent de :
- renforcer le financement en fonds propres,
- encourager la coopération entre investisseurs institutionnels et fonds publics (BPI France, France 2030),
- et favoriser un continuum de financement entre amorçage et développement.
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4. Une dynamique entrepreneuriale forte mais précaire
La France demeure championne de la création d’entreprises, avec plus d’un million de créations par an.
Mais cette vitalité cache une fragilité structurelle : les défaillances augmentent, touchant en priorité les entreprises récentes et peu capitalisées.
Les causes principales :
- un manque de formation financière,
- une gouvernance insuffisamment structurée,
- et des marges trop faibles pour absorber les hausses de coûts.
Cette observation rejoint un constat plus large : la croissance entrepreneuriale doit s’accompagner d’une professionnalisation de la gestion et d’un accompagnement stratégique dans la durée.
5. Transmission et pérennité : des défis majeurs
Le vieillissement des dirigeants constitue l’un des enjeux clés soulevés par l’OFE.
Près d’un tiers des chefs d’entreprise ont plus de 55 ans, et la moitié des PME familiales seront concernées par une transmission d’ici dix ans.
Or, ces transitions demeurent complexes :
- manque de repreneurs formés,
- incertitudes fiscales autour du pacte Dutreil,
- absence d’anticipation dans la gouvernance.
La Banque de France insiste sur la nécessité d’un accompagnement patrimonial et stratégique, notamment via des partenaires spécialisés.
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6. Un environnement économique exigeant
L’Observatoire note que les incertitudes économiques et géopolitiques – inflation persistante, transition énergétique, tensions commerciales – imposent une vigilance accrue.
Les entreprises doivent désormais conjuguer rentabilité, décarbonation et gouvernance responsable.
Les leviers identifiés par la Banque de France :
- une meilleure anticipation des besoins de financement,
- la digitalisation des processus de gestion,
- et la mobilisation des fonds européens et publics pour l’investissement productif.
Conclusion
La France dispose d’un écosystème financier solide, mais confronté à des tensions structurelles.
Pour les dirigeants, l’enjeu n’est pas seulement de trouver du financement, mais de le structurer intelligemment dans une stratégie durable.
Ade-ci Family Office accompagne ses clients dans cette démarche, en alliant gestion patrimoniale, stratégie d’investissement et gouvernance familiale.