Actualité des marchés – novembre 2020

La recrudescence du nombre de personnes contaminées dans le monde et les mesures de confinement pèsent sur l’activité, particulièrement en Europe. L’annonce par plusieurs groupes pharmaceutiques du niveau d’efficacité élevé de leur vaccin et de l’absence d’effets indésirables a fait souffler un vent d’optimisme sur les marchés financiers. Sous réserve que ces chiffres soient bien validés, le défi devient logistique. Le niveau d’acceptabilité des populations à ces nouveaux vaccins est inégal, ce qui conduit les autorités publiques à envisager de le rendre obligatoire.

Certaines améliorations, dont en France et en Espagne, due aux mesures de confinement demeure fragile. Les nouvelles contraintes sanitaires imposées ont provoqué un arrêt brutal de la reprise économique notamment en Europe. La Commission européenne a ainsi ramené ses prévisions de croissance pour 2021 de 6.1% à 4.2%.

Le blocage par la Pologne et la Hongrie du plan de soutien européen, sur fond de discorde politique, est particulièrement pénalisant pour les pays les moins riches du vieux continent, tandis que le ministre de l’économie allemand vient d’annoncer une augmentation conséquente des aides aux entreprises. En tout état de cause, le maintien de la clause libérant les états européens de leurs obligations en matière de déficit budgétaire semble acquis. Les négociations sur le Brexit se heurtent toujours aux mêmes sujets de blocage (compétence juridique pour le règlement des différends, règles de concurrence et droits de pêche). Aux Etats-Unis, dont l’économie est pour l’instant étonnamment résistante, le nouveau président Joe Biden, élu avec une courte majorité, devra attendre le résultat de nouvelles élections en Georgie, au cours du mois de janvier prochain, pour savoir s’il pourra ou non disposer d’une majorité au sénat. Si tel n’est pas le cas, ce qui est probable, il ne lui sera vraisemblablement pas possible de mettre en œuvre son programme politique (remontée à 28% du taux d’imposition sur les sociétés, augmentation du taux d’imposition sur les gains en capital et du salaire minimum à 15 $ l’heure).

En Asie, quinze pays couvrant environ un tiers de la population et du PIB mondial, à savoir la Chine, le Japon, la Corée du sud mais aussi l’Australie, la Nouvelle-Zélande et les 10 pays de l’ASEAN ont signé un accord de partenariat commercial limitant les barrières douanières. Le nouvel ensemble (nommé « RCEP » pour « Regional Comprehensive Economic Partnership »), est l’aboutissement de huit années de négociation et marque une étape importante sur le chemin de l’intégration économique de ses membres. Cet accord, tout en favorisant les grands exportateurs que sont le Japon et la Corée du Sud, vient limiter l’influence des Etats-Unis dans la région. L’Inde est la grande absente du RCEP ; elle s’est retirée des négociations l’année dernière, craignant d’être submergée par les exportations de biens chinois. Le RCEP ne couvre pas, ou peu, les biens agricoles et les services.

Les grandes bourses mondiales enregistrent sur ces six derniers mois une forte hausse avec une progression de 27% pour la zone « Asie émergente », de 21% pour la « zone euro » et de 13% pour les Etats-Unis (indices S&P, dividendes réinvestis, en euro). L’annonce de l’arrivée prochaine de vaccins a été accueillie avec enthousiasme, notamment en Europe dont les marchés ont particulièrement souffert de la situation sanitaire. L’anticipation d’un retour à la normale a provoqué en particulier une hausse des secteurs délaissés (groupes pétroliers, sociétés financières…). La reprise probable de la distribution de dividendes l’année prochaine par les banques, qui doit encore être approuvée par la BCE, a soutenu le secteur. Outre-Atlantique, l’élection de Joe Biden a, par ailleurs, été accueillie comme un scénario favorable pour les investisseurs car limitant les risques de voir les taxes remonter ou la règlementation concernant les géants de la technologie et de la communication se durcir. Comme l’atteste la baisse de l’or, rien ne semble venir altérer la confiance des investisseurs. Les taux longs américains se sont pour leur part quelque peu tendus tandis que le dollar poursuivait son recul face à l’euro.

Sources principales : Banque de France, Federal Reserve, FMI, OCDE, BIS, BEA, BCE, BOJ, BOC, Bloomberg, Reuter, Facset, Financial Times, Agence Internationale de l’Energie, CGPConseil, OMC, INSEE, Euler Hermès, Coface, MIT, ISTAT.

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