D’après l’article publié par IT for Business
Le numérique bouleverse le quotidien des administrations et des citoyens. Mais loin de déshumaniser l’action publique, il ouvre la voie à un service public plus fluide, plus personnalisé et plus humain. Selon Martin Hubert, CEO de Nexpublica, la transformation numérique constitue une opportunité historique pour réinventer le rôle, l’organisation et l’impact du service public d’ici 2035.
Le numérique comme levier de simplification
Une opportunité de repenser le service public
La Cour des comptes soulignait déjà en janvier 2025 que les outils numériques, bien déployés, permettent à l’État d’allier simplification des démarches et productivité administrative. Mais la réussite de cette transformation repose sur sa capacité à répondre aux attentes citoyennes : simplicité, accompagnement humain et proximité (étude Fondation Jean Jaurès).
De la dématérialisation à la réinvention
Il ne s’agit plus seulement de dématérialiser les démarches, mais de transformer en profondeur la relation entre administration et citoyens. Le service public de demain sera numérique et humain, capable d’anticiper les besoins et de répondre proactivement.
L’agent public, médiateur augmenté
De l’administratif au relationnel
L’agent de 2035 ne sera plus cantonné à la saisie de formulaires. Libéré des tâches répétitives par l’IA et les interfaces intelligentes, il deviendra un médiateur augmenté, centré sur l’accompagnement et la décision.
Une valeur ajoutée humaine
Les agents pourront consacrer leur temps au contact direct avec les usagers, à l’anticipation des besoins et à la mise en œuvre proactive des politiques publiques.
Un service public centré sur l’usager
Vers une administration proactive
Finies les démarches complexes et les justificatifs envoyés en double. Grâce à l’interopérabilité et à l’IA, le service public de demain saura anticiper les besoins.
Exemple : une personne en perte d’autonomie se verra proposer automatiquement un accompagnement adapté, sans avoir à solliciter plusieurs guichets.
Un modèle hybride : numérique + humain
Les guichets physiques évolueront en espaces de médiation. Des conseillers guideront les citoyens dans leurs démarches en ligne, garantissant l’inclusion numérique pour tous, y compris les publics fragiles.
Le rôle central de l’intelligence artificielle
Soutenir, pas remplacer
L’IA ne vise pas à remplacer la décision humaine, mais à l’éclairer. En analysant des millions de données en temps réel (économiques, sociales, environnementales), elle permettra d’ajuster finement les politiques publiques et d’éviter des dispositifs inadaptés.
Une meilleure allocation des ressources
Cette capacité d’analyse renforcera la pertinence des choix budgétaires et l’efficacité des programmes publics.
La souveraineté numérique, clé de la confiance
Cloud souverain et gouvernance des données
Le futur service public reposera sur des infrastructures cloud sécurisées et certifiées, garantissant la souveraineté numérique. La cybersécurité constituera un pilier essentiel, protégeant les données sensibles des citoyens et assurant la continuité des services en cas de crise.
La donnée, bien le plus précieux
La gouvernance stricte des données publiques deviendra un enjeu stratégique, condition indispensable à la confiance citoyenne.
Une transformation progressive et inclusive
Co-construite avec agents et citoyens
Cette mutation ne sera pas une rupture brutale mais une évolution progressive, co-construite avec les agents publics et les usagers.
L’objectif : un service public agile, souverain et profondément ancré dans le quotidien des citoyens.
Une décennie pour transformer
Dix ans peuvent sembler courts pour une révolution administrative, mais suffisants pour redonner au service public sa pleine capacité d’action et sa place centrale dans la société.
Conclusion : vers un service public réinventé
Le service public de 2035 combinera le meilleur du numérique et de l’humain. Plus proche, plus performant et plus souverain, il reposera sur l’IA, la cybersécurité, l’interopérabilité et une gouvernance de la donnée exemplaire.
Le numérique devient ainsi non pas un outil de déshumanisation, mais un levier de confiance, de proximité et d’efficacité, au service des valeurs de la République.